Inspiré notamment de l’oeuvre de Michel Foucault, le livre montre en quoi la survalorisation des facteurs génétiques des risques individuels - alors que les facteurs environnementaux et socioéconomiques sont par contre négligés - reflète une complicité métaphysique et politique entre cette ’généticisation’ (forme de réductionnisme et d’essentialisme génétique dans les discours médicaux, sociaux, juridiques et politiques) et l’idéologie néolibérale. La ’nouvelle’ génétique humaine ne transforme pas la ’nature’ humaine mais elle déplace le lieu d’observation des différences et des similitudes entre personnes et au sein de l’espèce humaine. La "révolution génétique" est avant tout une révolution de la perception et de la représentation de ces différences et similitudes existant entre les êtres humains, dont l’auteur explore les causes, et les ramifications sociales, politiques et économiques.
Dans la seconde partie du livre, l’auteur montre l’impact de ce nouveau "régime perceptuel" (généticisation) sur les fondements politiques et philosophiques de l’Etat providence, et sur le fonctionnement des assurances privées (assurance vie et assurance santé). Dans ce contexte, le "régime représentationnel" centré sur les gènes et le néolibéralisme contribuent à renforcer l’impression que les conditions sociales et économiques ont un caractère immuable, que l’ont ne peut pas soumettre à la délibération démocratique. Alors que les individus, eux, seraient devenus éminemment plastiques, et leurs caractéristiques susceptibles de choix individuels. Les individus ayant dès lors à assumer seuls, davantage que par le passé, les risques de l’existence qu’ils pouvaient, avant, transférer à la collectivité.
Mercredi 30 janvier à 12h3012, Rue Charles VI1210 Bruxelles
Amenez votre sandwich !
Renseignements : mathilde.collin@etopia.be